Arnaud, acheteur de sardines à la Compagnie Bretonne
Une matinée en direct du port pour une semaine de contenu sur les réseaux sociaux
J’ai suivi Arnaud, acheteur de sardines à la Compagnie Bretonne, entreprise Furic à St Guénolé dans le pays bigouden.
Par moments, mon métier de community manager me permet d’endosser le rôle de reporter. Cela permet de créer une dynamique de publication sur les réseaux sociaux.
Lors d’une journée d’été pendant la pleine saison de la sardine, j’ai suivi Arnaud, acheteur à la Compagnie Bretonne, tout au long de sa journée, ou plutôt de sa grande matinée de travail.
Trois heures du matin. Nous partons de Saint-Guénolé pour rejoindre la criée de Concarneau. Il fait nuit noire et le camion de l’entreprise familiale Furic roule à vide.
Nous avons le temps de discuter car il y a de la route. Je saisie les informations dans l’onglet “notes” de mon smartphone. Arnaud me parle de son métier, de son parcours dans une vie précédente et ce qu’il l’a amené à travailler à la conserverie Furic. J’ai déjà été maintes fois à la criée lorsque je travaillais aux Viviers de Loctudy dans les crustacés, et aussi à la poissonnerie, mais cela faisait longtemps que je ne m’étais pas levée à deux heures du matin pour faire des achats sous criée.
Je lui pose des questions sur la qualité de la sardine, sur ses critères de sélection, et sur comment les achats se déroulent. Chaque jour est différent, et il ne sait jamais s’il y aura de la sardine, et pour quels tonnages. Il achète souvent les sardines à Concarneau, car elles y sont triées, cela donnera moins de travail aux ouvrières ; il apprécie également le travail du bolincheur War Rog IV (un sardinier). Le poisson doit être raide à l’oeil vif, de la bonne taille.
L’arrivée est proche. La criée est presque vides. Quelques acheteurs appuient sur leur boitier. Les bateaux ont déjà débarqué. Les sardines ont été mise en cuve. J’assisterai à la débarque de retour à Saint-Guénolé. On ouvre une cuve dans laquelle les sardines sont glacées, je met une sardine dans ma main, il mesure sa taille. Elle est belle. Chaque jour, le tonnage est différent mais il faut toujours une qualité constante. Les cuves sont chargées dans le grand camion La Compagnie Bretonne. Je prends les dernières photos de la criée avec mon appareil Sony alpha III et aussi avec mon smartphone. Cela alimentera les stories.
Nous rentrons vers Saint-Guénolé. Arnaud me montre l’application avec tous les bolincheurs et les bateaux en mer. Il sait exactement où ils se trouvent près de la côte, et leur nom apparaît sur l’appli radar.
Il mange des pains au chocolat et m’en propose un. Quand on se lève tôt, à la pause, on a très faim.
Le soleil apparaît. La lumière est magnifique, légèrement orangée. J’ai bien choisi mon jour. Je décide d’aller sur le port pour cette fois-ci assister à la “débarque” de sardines de Saint-Guénolé. Il aurait aussi pu acheter du poisson ici, à deux pas de l’usine. Il alterne selon les besoins. Je vais pouvoir filmer et prendre des photos sympas pour mes publications sur les réseaux sociaux. Plusieurs années auparavant, j’avais été en mer toute une nuit pour filmer la levée des filets sur un bolincheur. Un souvenir atypique et inoubliable.
Les filets transportent les sardines puis les vident dans les cuves glacées. Avec la lumière du matin, elles sont encore plus argentées. Les filets vascillent au gré du mouvement de la fameuse bolinche. Le poisson semble frétiller en se déversant dans les cuves bleues et orangées. Un homme remplit des pelletées de glace et les déverse sur les poissons pour les couvrir totalement.
Ce manège dure longtemps, d’autres bateaux sont de retour de pêche. Les badeaux s’amoncellent. Il y a toujours du monde même à sept heures du matin car c’est un moment très apprécié. Les jets d’eau aspergent les quais.
Voilà, j’ai tout mon contenu pour les réseaux sociaux, il y aura sûrement trois ou quatre publications sur facebook retraçant la matinée d’Arnaud, de la criée à la conserverie, sa vision d’une belle qualité de sardine et de la confiance qu’on lui témoigne dans son métier.
Je finis par un portrait d’Arnaud accolé au camion Furic! Ses yeux sont cernés mais cela ne se verra pas sur la photo. Le camion bleu avec le fameux logo et sa blouse blanche se sera parfait. Et puis de belles photos pour le compte Instagram, les mouvements des pelles glaçant les cuves à sardines au petit matin, des photos de poissons et des vidéos pour les stories.
A mon retour, je me précipite pour voir le rendu et transférer les photographies sur l’ordinateur.
J’ai des visuels et du contenu pour alimenter les réseaux sociaux et avec des journées comme ça, en mode reportage, j’aime encore plus mon métier d'animateur de réseaux sociaux.
Ce type d’expérience enrichit mon métier. J’en apprends plus sur une fonction, sur des façons de faire et sur les personnes que je rencontre.
Il permet aussi aux abonnés d’être au plus près de l’entreprise et cela plait en général beaucoup.
Le client est satisfait car on dévoile les coulisses de son métier et on met en avant ses employés ou ses partenaires.