Les Histoires de Loïse B, Community Manager à Brest… la suite. Des histoires qui forgent
A 13 ou 14 ans, je voulais me faire de l’argent de poche.
Mon père m’avait dit que jeune ses parents ne lui donnait pas d’argent donc il en gagnait par ses propres moyens. C’est qui ton patron ? c’est quoi ton travail : le système D et la pêche à pied.
Ses parents bien que faisant partie de la bourgeoisie à qui on avait tout donné, ne lui laissait pas le choix s’il voulait être indépendant. J’appelle cela maintenant la bourgeoisie déchue.
Celle qui a encore des biens mais laissés à l’abandon. Celle qui vend un bien, un terrain, un immeuble, dès qu’elle n’a plus d’argent pour finir le mois. Et le brade car il n’a pas été entretenu. Celle à qui l’on a tout donné. Celle qui n’élève pas trop ses gamins. Qui ne leur donne pas toutes les chances, qui les laisse un peu à l’abandon, qui n’investit pas sur eux.
Bref, il devait gagner de l’argent. Ses profs lui disaient : Tu n’as pas besoin de réussir à l’école ou de travailler, tu as tes parents derrière. Comme il dit, si j’avais attendu mes parents…
Mais il n’y croyait pas, il voyait bien que ses parents dilapidaient tout et qu’il ne pouvait pas vraiment compter sur eux. Comme quoi, on se fait vite fait un point de vue sur les gens et sur leur portefeuille. Avec tous les biens qu’ils ont, ils ont de l’argent, forcément. Enfin leur parents leur en ont donné. Ce qui n’est pas pareil.
Enfin bref, j’ai voulu faire comme lui et me faire de l’argent de poche. C’est par la pêche au Croisic devant la maison familiale et estivale, que mon père pêchait des palourdes et qu’il les revendait. Il avait comme ça toujours de l’argent. Il était indépendant, sans rien leur demander.
J’ai donc essayé de faire comme lui. J’ai pêché un peu de palourdes, plus de coques car à ce moment là je ne savais pas beaucoup les pêcher au trou. J’ai aussi ramassé 20 kg de bigorneaux, je m’en rappelle, vu la quantité et l’effort que cela m’a demandé de les porter! Et j’ai fait le tour des mareyeurs et des restaurateurs du Croisic. Je n’ai pas tout vendu mais j’ai quand même eu quelques francs. J’ai remis le reste à l’eau. Ma cousine m’a aidé à porter et à faire le tour d’acheteurs potentiels.
Mes cousins qui n’étaient pas du tout dans le besoin, leur père adoptif était un avocat renommé à Nantes, se demandaient ce que je faisais. Mais ils m’avaient suivi dans mon besoin d’indépendance financière. Ils prenaient ça comme un jeu. A ce moment là, ils étaient loin de se dire qu’autour de la vingtaine ce serait à leur tour de revendre tous leurs biens suite à une mauvaise association de leur tuteur.
Voilà. C’était mon premier boulot à mon compte. En freelance.
La pêche aux rigadeaux (coques), un peu aux palourdes et surtout aux bigorneaux.