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Comment j’ai obtenu beaucoup de ahaha sur un post du 1er avril ?

Loïse Barbé

Community Manager et Photographe à Brest et aux alentours (Finistère)

Autre titre : Saaardinnes d’avril !!!!

Ou … je pourrais trouver de nombreux titres, j’adore ça.

Bonjour à tous les chroniqueurs et euses,

Je suis Community Manager Freelance pour l’entreprise Furic, La  Compagnie Bretonne – à l’époque où j’écris cet article -, une conserverie familiale de poisson à St Guénolé dans le Finistère sud (la meilleure à mes yeux) et je vais vous raconter comment m’est venu l’idée de créer leur publication Facebook du 1er avril.

Voici leur site internet : https://www.lacompagniebretonne.fr/

Je me suis aperçue au dernier moment que c’était le 1er avril.

J’étais focalisé sur mes publications sur la thématique de Pâques pour le lundi férié, mais pas du tout sur ce fameux premier avril.

Je ne savais pas si j’allais faire un post ou pas. Si je ne trouvais pas d’idée inspirante, j’abandonnerai le thème. C’est comme cela que je fonctionne. Et, ce n’était pas non plus la fin du monde si je ne trouve pas « la mauvaise blague du jour » du premier avril. En tant que community manager, nous ne sommes pas obligés d’utiliser tous les marronniers.

Je me suis réveillée le dimanche premier avril et toute la matinée je me suis demandée ce que j’allais écrire et si j’allais faire une publication en cette journée particulière. L’an passé, je voulais faire une blague avec des poissons panés. J’avais alors demandé à mon mari qui m’avait dit : «  je ne crois pas que cela leur plaise », j’avais envoyé un message whatsapp à Sten Furic, Directeur Général de La Compagnie Bretonne pour savoir s’il était d’accord. Il m’avait alors dit qu’il n’aimait pas le 1er avril.  J’avais alors abandonné l’idée, ne voulant pas déplaire ou faire une publication contraire à ses valeurs. Même si je me dis maintenant avec un peu de recul : surtout ne pas demander l’avis des autres ! Ils diront « non » de toute façon ou « c’est nul, comme idée ». Suis ton instinct.

À présent, allais-je publier une blague un petit peu lourde, moyennement lourde ou très lourde ?

Cela ne correspondait pas du tout aux valeurs de l’entreprise. Ils sont plutôt sérieux, très respectueux mais très sérieux. Même si de temps à autre j’aime bien publier des choses plus légères, pour détendre les abonnés de leur page Facebook. Je ne pratique pas l’humour du Community Manager (CM) des jus de fruits Innocent. Même si c’est mon rêve d’utiliser ce type de communication. Il ne faut donc pas que cela soit too much.

Bref, je me suis dit vers midi que j’allais faire quelque chose avec les sardines en chocolat. Il me restait à en trouver.

Je suis allée au marché qui est en bas de chez moi, avec mon fils, j’ai acheté des samoussas, des nems  et du riz cantonnais, car c’est ce qu’il voulait pour le repas du midi.  A la place du poulet pommes sautées du dimanche ou de l’agneau grillé petits légumes. J’ai acheté mon jus de pomme bio au « marchand aux 30 espèces de pommes du verger ». Puis nous sommes allés à la boulangerie à l’autre bout du marché. Miracle!  Ils avaient de la friture de chocolat. J’ai demandé à la vendeuse si elle pouvait me les trier en mettant les poissons de côté.

Heureusement, c’était quelqu’un de très sympathique. Il y avait plein de monde et elle a pris dix min de son précieux temps pour extraire les petits poissons chocolatés.

Ouf ! j’avais ce qu’il me fallait, il y en avait au chocolat blanc, au chocolat au lait et au chocolat noir.

L’idée de les mettre à déborder dans une boite de sardines commençait à émerger. Je visualisais ce que j’allais photographier pour le premier avril.

Je n’avais aucune idée du décor et du texte qui allait accompagner la publication. J’avais retrouvé la veille une boite de sardines de 2015 déjà ouverte, celle illustrée par Mickael Weston. Une belle boite grise avec un poisson dessus.

Ensuite, comme à mon habitude, j’ai bouquiné le dimanche après midi et nettoyé le frigo pour le déménagement. Et oui!  je suis en plein déménagement pour la place de la liberté et pour ma liberté.

En fin de journée le dimanche, je vais toujours au Spadium, c’est une piscine de Brest qui a une superbe vue sur la rade.  Il fallait que je me dépêche et que je prenne les photos avant pour avoir assez de lumière.

À 16 h 45, j’ai commencé à installer ma cage en toile blanche pour prendre des photos de produits. Il n’y avait pas beaucoup de lumière, mais techniquement je savais que je pouvais jouer sur la vitesse pour rendre la photographie plus lumineuse. J’ai pris une dizaine de photos. J’ai placé la fameuse boîte de conserves, 3 calendriers 2018 avec la belle bigoudène ça irait bien avec les couleurs du logo et le poisson jaune. J’ai mis dessous la boîte le calendrier 2015 gris se mariant parfaitement avec la boîte de sardines. Les poissons en chocolat jetés au hasard débordaient, c’était exactement comme je l’avais imaginé. J’ai réglé la netteté avec le collimateur sur le poisson le plus proche, ouverture maximale pour laisser entrer le maximum de lumière et avoir un beau bokeh sur l’arrière-plan. J’ai bougé la boîte, les poissons, reréglé, rebougé.

Voilà, c’était bon et c’était fait. La dernière photo était, je pense, la bonne.  Il fallait vite que je parte à la piscine. Sur le chemin de la piscine et en faisant des longueurs, j’aurais tout loisir de penser et de trouver le texte qui allait accompagner la photo. Je ne m’en faisais plus. L’idée était là, quasiment aboutie.

J’adore aller à la piscine le dimanche. Ça me décontracte et me prépare pour la semaine. En même temps, c’est à ce moment là que je trouve toutes les idées qui me manquent et qui n’arrivent pas à se décoller de mon inconscient. C’est comme de marcher.

Le temps était gris, mais les grandes baies donnant sur la rade de Brest attiraient comme d’habitude mon regard.  S’il y a bien une piscine où il faut aller c’est là. C’était le début de l’Océan Atlantique, droit devant il y avait d’abord Molène, Ouessant puis l’Amérique.

J’ai fait des longueurs à fond, ça permet de me motiver pour la semaine et de booster mes projets. Je pense à mes objectifs du moment. Je visualise.

Le texte de la publication du premier avril m’apparaissait au fur et à mesure des battements de palmes. Les mots se mélangeaient aux gouttes d’eau et aux lignes de flottaison. Une vingtaine d’aller-retours en crawl ça suffisait pour une fois. La prochaine fois, je m’organiserai pour venir un plus tôt et faire plus de longueurs. Ensuite, je me dirigeai vers le jacuzzi, un de mes moments préféré. J’aime bien alterné speed et repos. Effervescence et chaos. Ouf ! Il restait un peu de place pour moi.  J’ai horreur d’attendre pour le Jacuzzi. Moment de zénitude, mais avec des bulles et de la chaleur. Les idées allaient foisonner. Je fermais les yeux. Méditation au spa.

Quand je les ouvrais à nouveau, je savourais la vue sur la rade et la plage du moulin blanc avec les petites voiles des windsurfeurs du dimanche. Il y a souvent un beau coucher de soleil à ce moment de la journée, mais aujourd’hui c’était plutôt un camaïeu de gris. Brest est belle, même en gris. C’est même sa particularité. L’eau était chaude, le bain bouillonnant. D’autres langues que je ne connaissais dans le bassin pas rythmaient mes pensées. Je refermai les yeux.

18 h 45 fermeture de la piscine, malheureusement il fallait rentrer. Les bulles s’arrêtèrent et le haut-parleur retentissait.

Il faisait presque noir, les grues se dessinaient sur le port au loin et sur le chemin du retour.

Une fois à la maison, ma fille était accrochée à mon ordinateur. Je lui dis que j’en avais besoin tout de suite mais elle tardait à le libérer. Elle jouait à un jeu avec de grosses bulles qui mangeaient les autres. Je préparais donc les poireaux pomme de terre et poisson panés, repas improvisé du dimanche soir avec les restes du frigo pour pouvoir penser à mon texte et ne pas perdre de temps.

Une fois le dîner préparé, elle libéra comme par magie l’ordinateur. J’importais les photos dans Lightroom, les traitais, les recadrais un peu. Utilisais le logiciel Canva pour le graphisme du post. Importais la photo sur Facebook. Le texte me vint de façon limpide. Je recorrigeais un peu, relu, relu encore. Une dernière lecture pour les fautes que j’essaie toujours d’éviter sous peine de commentaires vite désagréables. Appuyais sur « publier » c’était bon. Ma publication Facebook était faite. Je ne savais pas si elle allait plaire ou pas. Mais cela devait être celle-là. Cela devait être drôle et correspondre aux valeurs de l’entreprise.

Je souriais. J’aime faire des blagues, c’est dans mon tempérament.

C’était le dimanche soir d’un 1er avril.

Voilà j’avais fait ma petite blague et je pouvais maintenant répondre aux commentaires, voir les ahah s’afficher puis m’endormir doucement, car la piscine m’avait procuré une fatigue saine. Et, j’étais prête à affronter le début de la semaine.

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Publication du premier avril pour La Compagnie Bretonne, conserverie du Finistère sud