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Imaginez vous à Paris.
Vous habitez à l’est et votre boulot, taf, raison de vivre, enfin surtout de quoi payer le loyer et vos loisirs est à l’ouest. J’étais heureuse de travailler à la Défense et à l’export à ce moment là, mais ce n’était pas ma passion. Vous vous rendez 5 jours par semaine dans ce quartier graphique. THE business Quartier de Paris. Vous prenez la ligne 1, c’est direct. Arrêt La Défense.
C’est tout au bout, pas de question à se poser. Terminus. On s’agglutine comme des « sardines » – j’aime bien cette expression étant donnée que j’ai vendu des sardines par la suite – la rame est récente, moderne et même très aérée. La ligne 13 à côté c’est le Bronx. Sur la ligne 1, il y a de la place pour tout le monde. Les gens lisent ou regardent leurs chaussures. Moi je préfère lire mais il m’arrive de regarder ailleurs dans le vide. Je regarde mon livre, puis les gens puis mon livre. Je suis comme tout le monde à Paris, je tire globalement la g…pardon la tête. C’est curieux comme on est facilement influencé par un contexte et une ville.
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Bref. Je sors du métro nickel à cet endroit là. J’ai la chance de travailler à la Défense. Je regarde les tours, l’Arche devant moi.
J’aimerai bien les prendre en photos mais je ne suis pas là pour ça. Et je ne suis pas encore photographe. On est en 2003 et le smartphone sert juste à téléphoner. Je dépasse la grande Arche. C’est beau. Question de goût. Après avoir travailler à Clichy, je trouve la défense « esthétique ». Sur la gauche. Je vois le building de la Société Générale. Celui d’Arcelor Mital. Je pénètre dans un petit bâtiment de 6/7 étages. Moderne. Top. Je prends l’ascenseur ou les escaliers je ne sais plus. A droite toute.
Mon bureau est au fond sur la gauche et c’est là. On se partage le monde entier à une dizaine de personnes. Toi, tu prends l’Amérique Latine, sauf le Brésil car ce pays exotique, c’est moi par contre. Je prends les anglais car j’aime bien leur sens de l’humour. Elle, elle prend l’Asie…J’ai les filiales anglaises, portugaises et l’Italie… ça fait rêver. Ensuite certains pays d’Asie excepté le Japon et les Philippines.
J’expédie des poudres par avion, par mer ou en routier. J’organise les expéditions avec tous les documents qui vont bien. Je fais l’interface entre les filiales et les usines. Je voyage un peu partout dans le monde mais au téléphone et par mail. Cool! Après une expérience d’assistanat export dans une PME où j’avais 10/15 tâches différentes en plus de la gestion du service commercial, je souhaitais ne faire que de l’export. Pour voir et pour tester la grande structure. On m’avait dit plein de choses sur les grands groupes. Vrai, pas vrai. Je voulais voir de visu.
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Dans la deuxième partie de mon contrat j’ai gardé les anglais car je m’amusais bien avec eux.
Le travail, pour moi c’est aussi du plaisir, des contacts. Venir tous les jours et savoir que l’on va pouvoir discuter avec des gens sympas avec qui on s’entend bien. C’est ça pour moi travailler. D’ailleurs, ils sont venus me voir, ces English. Et je suis toujours en contact avec l’un d’entre eux. On se « marrait » trop. Ils m’ont fait la surprise de venir en avion jusqu’à Paris à l’improviste pour mon pot de départ. Cool, non? J’affectionne particulièrement les pots de départ depuis ce jour là. Enfin surtout lorsque cela se passe comme ça. Ce n’est pas toujours le cas. Parfois, on est trop content de partir et on n’en fait pas, on part direct, sans même dire un mot, sans même dire au revoir. Presque. Le travail, ça ne se passe pas toujours bien. Ce n’est pas qu’une affaire de compétences. Mais là c’était bien.
J’en ai eu un autre -pot de départ – qui a été top, le dernier d’ailleurs. Je vous raconterais une autre fois, peut-être. Enfin bref, derrière l’Arche de La Défense, j’expédie des boîtes de poudres d’additifs alimentaires dans le monde entier. Les bureaux étaient top! J’étais impressionnée. Avant j’étais dans l’industrie. Question bureau je suis passée de la nuit au jour. Pas les mêmes moyens. Mais ce n’est pas toujours les moyens qui comptent. C’est ce qu’on fait concrètement, ce que cela nous apporte, les compétences que l’on développe et les gens que l’on rencontre. On avait une machine type Nespresso, un CE en or, de beaux bureaux flambant neufs… Tout le monde trouvait ça normal, ils étaient entièrement habitués. J’hallucinais. Pour moi, c’était une étape de ma vie, pour voir la grosse boîte. Je n’allais pas y rester.
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Moi je rêvais déjà d’aller voir comment étaient fabriqués les produits dans les usines d’algues de Lannilis.
– je ne savais pas à ce moment là que j’allais un jour travailler tout près, que j’y mangerai le meilleur pain du monde, à Lannilis, que je serai passionnée par les algues et les produits de la mer – , ou les usines de pectine près de Rennes, Beaupte pour les xanthanes. Kezako les xanthanes? Ben il y en a plein dans la nourriture transformée que vous mangez tous les jours.
Vous avez peur? vous avez raison… Je blague. Enfin pas totalement. Je discute avec des responsables de produits qui vont régulièrement visiter les fameuses usines. Ils en ont de la chance. On est dans les beaux open space vu sur la modernité et la vie fourmillante de Paris. Mais je rêve d’usine et de fabrications. Un autre monde. Ils ont beaucoup de chance de voir comment les produits sont fabriqués même si ce ne sont que des poudres, des pectines, des alginates, des gommes de xanthane et des carraghénannes.
A quoi ça sert de vendre des produits si on ne les voit pas et que l’on ne sait pas comment ils sont fait? Ca fait la deuxième boîte que je fais et où je me pose cette question. Comment peut-on être si éloigné du produit que l’on vend. C’est comme si l’on travaillais dans un théâtre et qu’on ne voyait aucune pièce. Je regarde les com et les outils de communication venant du service marketing de cette multinationale, je reçois tout ça par mail. Je vois aussi l’arborescence de la hiérarchie avec des intitulés de postes obscures, à rallonge et des gens que je ne rencontre jamais qui sont au siège en Allemagne. De cette expérience, j’ai appris :
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Que je préfère moins de confort mais plus de tâches intéressantes.
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Que je suis faite pour le contact au boulot.
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Que je suis quelqu’un de créatif.
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Que le service marketing et la communication m’intéresse mais que ce n’était pas pour tout de suite.
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Que j’ai envie de faire autre chose.
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Que j’ai envie de voir comment on fabrique les choses, les produits.
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Que j’ai envie d’être à l’usine.
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Que toute expérience nous forge et fait ce que nous sommes.
C’est quoi le rapport avec le Community Management? et bien c’est une étape nécessaire qui m’a justement amené à ce que je suis et à ce que je fais aujourd’hui sur les Réseaux sociaux.
D’abord, cela m’a amené à une première passion, le monde de l’entreprise et de son fonctionnement puis celui de l’usine et de la fabrication des produits. Puis indirectement à ma deuxième passion, prendre en photo des produits pour communiquer digitalement. J’avais vu comment ça se passait dans un service commercial France et Export dans une PME et à l’Administration des Ventes à l’export dans une multinationale. Il fallait que je passe par là pour me dire : je préfère voir le produit et savoir comment il est fait, avant toute chose. Après on peut le vendre et communiquer dessus. Il fallait que je passe à autre chose. Que j’explore d’autres univers. En Bretagne. Sûrement. D’autres aventures m’attendaient.
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