Et oui je l’ai encore fait. Fait quoi, vous allez me demander?
Je me suis autocensurée. Enfin je l’ai presque fait. Pendant un jour et demi.
Je me suis tout d’abord dit : est ce que tu vas vraiment publier « ça » avec ce trait d’humour, est-ce que tu vas vraiment poster ce beau camion?
Sommaire
J’hésitais.
Cela faisait un moment que j’avais pris cette photographie et je savais que j’allais la mettre un jour ou l’autre. J’attendais juste le bon moment.
- J’étais incertaine et je ne l’ai pas fait tout de suite.
- J’ai publié le lendemain.
- J’ai dû laisser mûrir la phrase dans ma tête.
- Je n’avais pas la bonne phrase. Je ne trouvais pas les bons mots.
- La photo n’est pas assez bien. Je suis photographe et cela me pose régulièrement problème.
Si la photo n’est pas assez bien, je ne la publie pas. Alors que pour progresser, il faut faire le contraire et oser publier coûte que coûte, surtout au départ pour progresser. Je le sais pertinemment.
En photographie, il faut que la lumière soit bonne, le cadrage aussi. Qu’elle soit parfaite pour moi. Qu’elle représente mon travail. Une photo doit être propre et parfaite. Totalement à mon goût.
Promis la prochaine fois, je l’entraîne sur les photos de camion.
Je n’ai pas l’habitude de photographier des gros objets et des camions. Je connais des photographes qui le font très très bien. C’est une spécialité. Moi, je suis plus sur les petits objets que je positionne moi même. Sur les produits locaux ou les boîtes de sardines. Et puis la lumière n’était pas très bonne. Il y avait des différences de contrastes.
Enfin, j’avais tout un tas d’excuses pour hésiter. Je me suis mis des barrières, des freins.
Je sais pourtant que sur Facebook la qualité de la photo n’est pas toujours déterminante. Sauf pour un bandeau ou pour des publicités. C’est le message qui prime. J’ai déjà essayé de mettre juste une belle image de produit et cela n’a pas fonctionné. C’est clairement l’intention et le message qui sont importants pour susciter l’intérêt.
Par contre, de beaux visuels représentent l’image de l’entreprise. Je m’arrange donc généralement pour bien les penser et qu’ils atteignent une sorte de perfection.
Je suis convaincue que cela fait la différence avec les autres marques. C’est un gage de qualité. Sur un site internet, si les photos sont de qualité le produit l’est aussi.
Bref, il n’y avait pas que la photo. Il y avait le message.
J’aime généralement varier légèreté et savoir- faire dans ma stratégie digitale
Et cette fois-ci, j’étais sur le mode « légèreté »
Est ce que l’humour va passer, cette fois-ci?
Je trouve ça drôle mais les autres? Est ce qu’ils vont se dire :
- Ça ne correspond pas du tout à cette entreprise là.
- Ils sont plutôt sérieux d’habitude.
- Ce n’est pas leur tonalité.
Sur mes propres pages, j’ose publier et être moi même, je ne regarde pas forcément toujours le taux d’engagement et le nombre d’abonnés.
Je ne me focalise pas sur ça. Je ne fais jamais une publication uniquement pour plaire même si souvent je sais ce qui plait. Je le fais car j’ai envie de passer un message ou de dire quelque chose en particulier. J’ai envie de poster cette photo là à ce moment là. Enfin disons que j’alterne et que mon but est de varier le plus possible les contenus.
Je suis aussi surprise parfois, certaines publications fonctionnent plus que je ne l’avais prédit et imaginé avant.
Et pour un client :
Faut-il publier à brûle-pourpoint, spontanément ou réfléchir et réfléchir encore?
Je me dis souvent : si tu réfléchis trop, c’est mort.
Je souhaite que la démarche et la stratégie soir bien pensé tout en restant spontané sur le texte.
Je conseille lors de formations personnalisées de ne pas se censurer :
d’être spontané et d’y aller.
Sur les médias sociaux les gens ne sont pas tendres en général on peut donc être tenté de se freiner.
Pour une page entreprise, il y a aussi les employés qui regardent et qui sont parfois critiques, qui voient toutes les petites erreurs. Ou qui jugent tout simplement.
Je reviens à ma photo. Pendant une journée, dans ma tête trottait la ou les fameuses phrases.
Devrais-je publier cette photo et ajouter juste :
- « nous sommes prêt pour le déménagement! »
Ou
- « bientôt le déménagement »
ou
- « avez-vous vu notre beau camion de déménagement? »
Ou
- « d’après vous est-ce notre camion de déménagement? » ….
Ou
… tout autre chose?
C’est un camion qui transporte le poisson mais je voulais faire un clin d’oeil à cette entreprise qui fait construire une toute nouvelle usine et qui va donc déménager en début d’année prochaine.
J’ai tourné et retourné la phrase et les phrases dans ma tête maintes fois toute la journée et je n’arrivais pas à me décider. Heureusement, je n’avais pas que cela à faire, tout ça était entre 2 tâches.
Il me fallait « la bonne » phrase.
C’est tout bête c’était juste pour une publication Facebook, juste une phrase ou deux ce n’était pas la fin du monde après tout.
Une photo et deux lignes. Peut-être que personne n’aurait vu justement ce jour-là. Personne n’aurait prêté attention à ma petite photo de camion.
Habituellement, je réfléchis mais je reste spontanée car je fonctionne à l’intuition. Je me moque du jugement et ce que l’on pense de moi. Ce qui n’était pas le cas lorsque j’étais plus jeune.
Seulement, la dernière fois en réunion.
On m’a dit : attention parce que tu es « regardé » … par les employés et certains sont assez critiques.
Ah bon, je suis regardée? Et ils sont critiques? Personne n’est critique habituellement. Bizarre…
Lorsqu’on joue une pièce de théâtre, est ce qu’il faut se dire : attentiooonnn …. on me regarde?
Si on veut « performer » correctement et bien non. Si on veut se concentrer aussi. Il ne faut absolument pas se dire « on me regarde » sinon on se met la pression et c’est tout.
Quand on est contrôleur aérien ou pilote, est ce qu’il faut se dire : attention, il y a beaucoup de monde dans les avions, ne fais pas d’erreurs. Et bien, non je pense. Sinon, on n’arrête de piloter ou de contrôler.
Je ne me dis jamais « je suis regardée » car je veux rester force de propositions et spontanée. Je me moque globalement du jugement. Je fais ce que je ressens.
Je sais qu’il y aura toujours des gens à qui ça ne plaira pas ou pour lesquels ce ne sera jamais assez bien.
Bilan :
- j’ai finalement trouvé la petite phrase qu’il me fallait,
- le lendemain je l’ai publié
- la publication a bien fonctionné
- j’ai transmis le message que je souhaitais.
Résultat :
- Et bien pourquoi … s’autocensurer.
- Même si cela ne marche pas, même si l’on se trompe… et alors? C’est juste une publication.
3 jours après c’était… le 1er avril, je me suis donc lâchée, cette fois-ci j’avais entièrement le droit.
- tout en réfléchissant en amont, il fallait que la publication soit en rapport avec l’actualité de l’entreprise en question
- Tout en respectant les goûts et les centres d’intérêts de la direction.
Comment faire alors pour ne plus se saboter ou s’autocensurer dans sa communication digitale?
1. Etape 1 : Rester spontané
Pour moi spontané ne signifie pas irréfléchi mais plutôt faire plus appel à son intuition qu’à sa raison. Notre éducation et notre culture cartésienne juge facilement cet aspect et cette manière de réagir mais c’est ce qui fait qu’on fait les bons choix.
Quand on est spontané, on ne réfléchi pas pendant des heures à ce qu’on va faire. Pour faire court c’est le contraire de se que j’ai fait avec ma fameuse histoire de camion.
C’est souvent lorsqu’on fait les choses spontanément que cela fonctionne le plus. On va vers la simplicité. On prend peut-être plus de risque mais le choix est plus facile finalement.
2. Etape 2 : Etre vous même, faites ce qui vous correspond et lâcher prise.
Le plus important est d’être soi même, d’être vrai.
Quand on copie ou que l’on n’ose pas être soi même cela ne fonctionne pas ou pas assez.
Je pense réellement que lorsque l’on réalise des choses qui nous correspondent tout se met en route pour que cela fonctionne.
Pour moi les réseaux sociaux sont un formidable outil de communication pour faire passer des messages ou de dire ce que j’ai envie, pour dire ce qui est important et l’essentiel. C’est pour cela que j’écris rarement juste une phrase, j’essaie toujours de détailler même si cela me prend plus de temps.
3. Etape 3 : Ne pas penser au jugement des autres
Il y aura toujours des gens critiques et dans le jugement permanent
Faites ce qui vous semble juste sans vous soucier de l’avis des autres
Mais ne soyez pas borné non plus adaptez votre stratégie au fur et à mesure.
On peut tenir compte de conseils ou d’avis mais pas de critiques qui ne mènent pas loin.
Faite ce que je dis mais ne faites pas ce que j’ai fait avec mon histoire de camion.
Promis je ne m’autocensurais plus.
Lorsqu’on publie sur les réseaux sociaux, il ne faut pas se limiter pour avoir :
- Une ligne éditoriale est dynamique et variée
- pour rester créatif
Et, vous, vous vous auto-censurez parfois dans votre travail
Ou sur les réseaux sociaux avant de publier?
Vive le lâcher prise, ne pensez-vous pas?